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L'Histoire de Madagascar :
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Histoire des Rois et des Reines de Madagascar :
Ranavalona 3 (de 1883 à 1896) :
Ranavalona III
Née le 22 novembre 1861 à Amparibe (Antananarivo), la princesse RAZAFINDRAHETY est la fille de la princesse RAKETAKA et d’ANDRIANTSIMIANATRA (Ambohimanga).
Elle épousa le prince RATRIMOARIVONY (Ambatomanoina), troisième enfant du prince RAMAHATRARIVO (frère de la Reine RANAVALONA II) et adopté par la Reine.
RANAVALONA III, cousine de RANAVALONA II, est couronnée à ANDOHALO à l'âge de 22 ans.
Elle est donc, proclamée Reine de Madagascar ; la dernière de la monarchie hova.
Quelques explications avant de vous parler du règne de RANANALONA III :
Reine Ranavalona 3
La reine RANAVALONA II étant gravement malade et n’ayant pas de descendants directs, le premier Ministre RAINILAIARIVONY se devait de préparer sa succession : plusieurs prétendants (classés en fonction de leur caste d’appartenance dans la lignée royale) étaient pressentis pour prendre la couronne.
Il est à noter qu’à la mort du roi RADAMA II, le premier Ministre institua que les reines devaient devenir ses épouses (pour garantir l’unité du royaume).
Donc, le premier ministre RAINILAIARIVONY épousa succéssivement les 3 reines :
RASOHERINA, RANAVALONA II et RANAVALONA III.
Ainsi, une grosse polémique tourne autour du choix de la succession de la Reine régnante :
- La princesse RAKALOBE, fille du prince RATSARARAY, lui-même fils du roi ANDRIANAMPOINIMERINA et de la princesse RAFOTSIRAHISATRA (appelée aussi RAHISATRA, fille du prince RAMISAMANJAKARIVO, frère du roi ANDRIAMBELOMASINA) aurait due succéder à la Reine RANAVALONA II.
Mais elle refusa de monter sur le trône car elle devait se séparer de son époux, le prince RAMANANTSAHALA et de ses enfants.
- La princesse RAMPELASINORO, fille du prince RAMAHATRARIVO et adoptée par la Reine RANAVALONA II, fut pressentie pour monter sur le trône.
Elle déclara : "Izaho tsy hanambady ny vadin’i Neny" (je ne veux pas épouser le mari de Mère).
- La troisième prétendante au titre est la Princesse RAZAFINDRAHETY.
A la fin du règne de la Reine RANAVALONA II, la jeune princesse était mariée.
Pour exécuter ces projets, RAINILAIARIVONY devait éliminer le jeune prince RATRIMOARIVONY.
Prétextant que le prince avait mauvaise mine, le premier ministre lui dit : « Tu es malade, rentre dans ta chambre, je vais t’envoyer un médecin ».
Il y a été enfermé durant une semaine et retrouvé mort le 7 mai 1883 à seulement vingt et un ans, des soins du soi-disant médecin, délégué par RAINILAIARIVONY.
Véritable intrigue, un caveau fut construit par la Reine RANAVALONA II en l’espace de cinq jours.
Terminé le 12 mai, le prince RATRIMOARIVONY y est enterré le dimanche 13 mai, à côté du tombeau ancestral, à Ambatomanoina.
La reine RANAVALONA II meurt le 30 juillet 1883.
La princesse RAZAFINDRAHETY est couronnée reine le jour de son anniversaire, le 22 novembre 1883, à Mahamasina, sous le nom de RANAVALONA III.
Elle n’a alors que 22 ans.
Conformément aux modèles établis, le premier ministre " RAINILAIARIVONY" devient son époux officiel.
Le premier ministre RAINILAIARIVONY
Ranavalona 3
Le règne de RANAVALONA III :
C'est sous le règne de la reine RANAVALONA III, que la présence française devient incontournable, au détriment de l'influence anglaise jusqu'alors prépondérante.
A son intronisation, le pays est sous le joug de l’impérialisme colonialiste, la jeune souveraine connaît alors un début de règne difficile et due faire face à une pression constante des autorités françaises.
Ranavalona 3
A partir de 1885, trois architectes venus de FRANCE, JULLY, RIGAUD et BOUTS, construisent de nombreux bâtiments, dont l'imposante Résidence de FRANCE, et apportent ainsi dans la ville un style français.
La Reine Ranavalona est portée par ses soldats...
Tous les architectes sur place vont désormais s'inspirer de cette influence. Ainsi, la Reine demande à JULLY de lui dessiner un nouveau Palais pour le ROVA : ce sera le Palais de MASOANDRO.
Les fondations seront construites mais les événements politiques laisseront le bâtiment inachevé.
Une guerre d’usure s’installe de 1883 à 1885, les habitants de l’île se dressèrent contre l’envahisseur.
Le gouvernement se lance dans une modernisation rapide du pays afin de montrer que c’est un Etat civilisé et indépendant.
Les français bombardent les ports du nord et de l’est, et s’empare de Tamatave.
Sans attendre, la fin des négociations sur la délimitation de la zone française, la marine s’empare de Diégo-Suarez et de ses environs.
En décembre 1885, le royaume tombe sous un régime de protectorat (démenti par la reine et le premier ministre) : la politique étrangère et les finances sont sous le contrôle de la France.
Ce traité fragile et aux termes obscures ne garantie nullement la paix et oblige Madagascar à payer une indemnité à la France.
Un lourd sentiment d’insécurité plane dans le pays et les tentatives du gouvernement de desserrer l’étau français sont vaines et n’aboutissent qu’à la crise de 1894, puis à l’invasion coloniale de 1895.
En effet, profitant de cette situation, le parlement français propose un réel projet de protectorat aux instances malgaches.
Essuyant un refus, les élus français votent à la majorité la guerre.
Les français bombardent le ROVA en 1894.
L’invasion commence en 1894 sous le commandement du général Duchesne.
L’armée française met en déroute les troupes régulières de la reine, et s’empare de la capitale le 30 septembre 1895.
Ainsi, un traité de protectorat a été signé le 1er octobre 1895.
Il est remplacé par RAININTSIMBAZAFY.
En 1895, la Reine doit faire face aux menaces de plus en plus insistantes de l'Armée française.
Après la perte de la "bataille d'ANTANANARIVO", le 30 décembre 1895, les troupes françaises campent dans la ville.
Face à la déroute de la capitale, les ruraux se mobilisent pour défendre leur terre.
Le soulèvement d’Amboanana qui éclate le jour du Fandroana en Novembre 1895 (anniversaire de la Reine et fête nationale à l’époque), marque le début de la résistance populaire à la conquête française et est mené par les "Menalamba" (littéralement les toges rouges, car ces rebelles coloraient leurs vêtements avec la terre rouge du pays pour se fondre dans le paysage et ne pas être vu de loin).
1895 : Une expédition militaire française lancée contre Antananarivo vient à bout de la résistance de la reine Ranavalona III.
Le 6 août 1896, la colonie de MADAGASCAR est officiellement reconnue par l'Assemblée Nationale française et le 7 septembre, le Général GALLIENI arrive à Antananarivo.
Voici le Général Gallieni :
Le Général GALLIENI
- 1896 : Madagascar est intégrée à l'empire colonial français.
Madagascar est déclaré colonie française à compter du 6 août 1896 par l’Assemblée nationale française.
La résistance anticoloniale se poursuit, conduite par une société secrète, la Vy, Vato, Sakelika (fer, pierre, ramification), qui est démantelée en 1916 mais demeure une référence dans la conscience nationale.
Les Hautes Terres, favorisées par la douceur du climat, deviennent une colonie de peuplement, où s'établissent de nombreux colons français, tandis que Diégo-Suarez, dans le Nord, devient la plus importante base navale française de la région, protégeant la route de l'Indochine.
La Reine Ranavalona III se trouve au centre...
Le 26 septembre 1896, le Résident Général LAROCHE abolit officiellement l'esclavage sur l'île.
La monarchie et la féodalité sont abolies, l'esclavage est interdit.
Le nouveau gouverneur, Hippolyte Laroche oblige la Reine à signer un traité de "prise de possession", le 18 janvier 1896.
Le premier Ministre RAINILAIARIVONY est exilé hors de l’île, mais la Reine conserve symboliquement ses pouvoirs (fictifs).
La nuit du 28 février 1897, la Reine et sa famille proche sont arrêtés par surprise par le général Gallieni, gouverneur général.
GALLIENI destitue rapidement la Reine qui doit quitter le ROVA dans la nuit du 27 au 28 février 1897 pour La Réunion (elle sera exilée, ainsi que son époux " Rainilaiarivony" par les Français en 1897 à l'île de la Réunion puis à Alger (Algérie).
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Suite de l'histoire de la Reine Ranavalona III en cliquant sur : "Exil de la Reine Ranavalona III"
A titre anecdotique, la Reine entreprit quelques visites de la métropole française.
Bien qu’exilée, la Reine demeura un chef d’Etat respectée, voire acclamée :
Ces visites dans la ville d’Arcachon en témoignent, la foule en liesse criait : "Vive la Reine" ; et de belles résidences sont mises à sa disposition, notamment celle de Fontainebleau (Seine-et-Marne dans la région parisienne).
La reine RANAVALONA III à Notre-Dame à Paris
Fontainebleau : voici la Résidence de la Reine Ranavalona III
Une Résidence de la Reine Ranavalona III à Fontainebleau
Fontainebleau
Le départ de la Reine RANAVALONA III met officiellement fin à la monarchie merina, remplacée par un régime colonial.
Pour prévenir toute révolte, les autorités coloniales procèdent à une fouille de la capitale et ses environs afin de trouver tout Andriana (nobles) de la lignée royale susceptible de reprendre la lutte contre les colons.
La reine RANAVALONA III est décédée le 23 mai 1917 à Alger (en Algérie).
Ses cendres ne furent rapatriées que le 10 octobre 1938 et reposent maintenant auprès des siens au Palais de la Reine, à Antananarivo.
Elle fut la dernière Reine de Madagascar.
Après l'occupation, la place d'ANDOHALO, longtemps lieux des fastes royaux, prend le nom de Jean LABORDE et devient un square arboré.
C'est la fin d'une époque.
Election de Ravelojaona au Conseil Supérieur des Colonies en 1938.
http://mesracinesdemadagascar.boosterblog.com
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