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Histoire de Madagascar :

  
 

Exil de la Reine Ranavalona III à la Réunion :

 
 



 
Dans le « Petit Journal » du 11/3/1897, le correspondant local raconte comment, après avoir quitté Antananarivo en filanzane  (chaise à porteur) le 13 Février, la reine embarqua sur le navire de guerre « Lapeyrouse » pour débarquer à Pointe-des-Galets, île de la Réunion, le 15 Mars.



 

La Reine Ranavalona 3 quitte Tananarive en filanzane



 



 

Ranavalona 3 à L'île de la Réunion




Une foule énorme estimée à 1500/2000 personnes était là depuis plusieurs heures pour l'accueillir.


Beaucoup de curiosité, certes, mais aucune hostilité bien au contraire, de la sympathie, voire de la pitié pour cette petite reine déchue bien étrangère au fond à tous les événements politiques dont elle avait été le centre.



Avec sa suite elle rejoignit Saint-Denis par le train, accueillie là aussi par une grande foule, pour gagner la résidence qui lui avait été assignée, une grande case créole (connue aujourd'hui comme « villa Ponama » mais qui avait appartenu aux de Villèle) à l'angle du Boulevard Lucien Gasparin et de la rue Roland Garros.





 




 

Villa Ponama (case créole) : Lieu de résidence de la Reine...





Elle en aima le cadre dit-on (sans toutes les constructions d'aujourd'hui) ayant vue sur le bas de la Rivière Saint-Denis, la Montagne, le Brulé et l'Océan.

Elle se rendit même à la cérémonie d'inauguration de la statue de la Madone de l'église de la Délivrance qui venait d'être construite juste en face, de l'autre côté de la Rivière, et y déposa une offrande, geste dont les Dionysiens furent profondément touchés.


Ses rares sorties en ville sous escorte attiraient les regards et les rares qui eurent contact avec elle louaient sa gentillesse, sa discrétion, tout en étant frappés par la tristesse de son regard.


La princesse Razafinandriamanitra, une de ses nièces, âgée seulement de 14 ans, qui l'avait accompagnée en exil et dont la grossesse était très avancée avait mal supporté le voyage et mourut en couches peu de jours après leur arrivée à la Réunion.




 

 
 
 


La Reine Ranavalona III et sa petite nièce Marie-Louise en 1905


 

L'enfant, une petite fille, survécut et fut adoptée par l'ex-reine.

La jeune mère dût être inhumée anonymement, nulle trace de sa sépulture n'ayant été retrouvée.

 
 
A signaler qu'au cours des deux ans d'exil de Ranavalona III à la Réunion s'y trouvaient déjà deux autres personnages de noble naissance : le sultan de Grande Comore Saïd Ali et sa famille (qui résida dans l'île de 1894 à 1909 en fait) et la dernière reine de Mohéli (Comores) Ursule Salima Makimba alors élève-pensionnaire des religieuses de Saint-Joseph-de-Cluny.  

 

Durant cet exil, Ranavalona 3 fût totalement oubliée : La France avait alors décidé de laisser la petite reine dans son pensionnat sans se soucier de son sort...


 
Ranavalona III ne devait rester que deux ans à peine à la Réunion, du 15 mars 1897 à Novembre 1898...


 
 
Ranavalona 3
 
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