Histoire des Rois et des Reines de Madagascar :

 


 

Radama II (1861-1863) :


 

Radama II



 

Né le 23 septembre 1829 au palais d’Imasoandro (Antananarivo), le prince RAKOTOSEHENO-dRADAMA (appelé aussi RAKOTON-dRADAMA) est le fils de la reine Ranavalona 1er et de son deuxième époux, le général ANDRIAMIHAJA (premier ministre en 1828).

 

La reine le présenta comme le fils du roi Radama 1er, bien qu’il soit né quatorze mois après la mort de celui-ci.


 

De ce fait, il est déclaré héritier légitime du Royaume, le 8 octobre 1860, à Andohalo.

 

Le 23 septembre 1861, à la mort de la reine, le Prince héritier RAKOTO  est couronné roi à Mahamasina, sous le nom de RADAMA II.


 

Un traité d’amitié franco-malgache, signé avec Napoléon III, le reconnaît « Roi de Madagascar ».


 

Par la suite, d’autres traités signés avec la Grande-Bretagne et les autres puissances européennes, en font de même.


 

Son couronnement est un souffle d’espoir pour ses sujets, qui étaient usés par les années de privation et de répression marquant la dernière période du règne de RANAVALONA I (qui dut faire face à de nombreux complots contre son pouvoir).


 

A son avènement, le français Jean Laborde revient de son exil réunionnais et est nommé Consul de France.


 

RADAMA II permet également aux missionnaires de revenir au pays grâce à un édit royal autorisant la liberté religieuse.


 

 

Fortement influencé par ce dernier, RADAMA II veut se montrer comme un roi clément et libéral :


 

- Il abolit la peine de mort et décrète une amnistie générale.


 

- Les corvées (telle que le fanompoana, travaux non rémunérés pour le compte de l’Etat et de la collectivité) sont supprimées.


 

- La durée de service militaire est réduite, certains captifs sont libérés.


 

- Les portes du Royaume sont ouvertes sans restriction aux Européens. Les coutumes et institutions traditionnelles deviennent prohibées, contrairement à la culture européenne, qui est une marque de « civilisation ».


 

- Il proclame également la liberté de culte.

 




Ces grandes réformes provoquent de nombreux troubles et un sentiment d’insécurité au sein du pays ; l’anarchie est déclarée.

 

Roi libéral, il supprime corvées et privilèges et autorise aux étrangers d'accéder à AMBOHIMANGA, site jusqu'alors sacré.

 

Cette période de paix permet aux missionnaires de lancer de vastes constructions afin de faire oublier les années noires de la période précédente.

 

Les persécutions de la reine avaient soulevé une vive émotion en ANGLETERRE, ce qui permis à la L.M.S. ( London Missionary Society )de collecter des fonds pour la constructions d'édifices religieux, notamment les quatre "MEMORIAL CHURCHES" ou temples commémoratifs, idée lancée par le chef de la Mission, arrivé en 1862, le pasteur ELLIS.


 

La première route circulaire, faisant le tour de la colline d'ANALAMANGA (colline du ROVA), est alors inaugurée sous son règne.


 

Cependant, les travaux urbains menés par le nouveau Roi seront peu nombreux, (puisque son règne sera de très courte durée).


 

Jean Laborde parvient également à faire signer par le jeune souverain (qui se passa de consulter le premier Ministre RAINIVONINAHITRINIONY et les autres notables) une charte accordant à Joseph Lambert, aventurier français, un droit d’exploitation exclusif de tout le nord de Madagascar.

 
 

Dès lors, les ambitions coloniales s’affichaient ouvertement.


 

Le gouvernement considère cette décision comme une traîtrise : les ressources de la moitié du territoire national sont cédées aux puissances financières occidentales ; et l’indépendance du pays est largement compromise.


 

De plus en plus indifférent aux affaires du royaume, le roi refusa de revenir sur sa décision, préférant se consacrer aux amusements avec ses fidèles « menamaso » (« les yeux rouges »), ses compagnons d’orgie et tombant ainsi dans la débauche.



Le premier ministre et tous les notables du palais résolurent d’éliminer tous les « menamaso ».

 


Et le roi se fait étrangler le 11 mai 1863 (il sera assassiné au ROVA, dans un petit pavillon). 
 

 

Cette disparition brutale est un moyen de dénoncer la charte Lambert et de préserver l’indépendance du pays (contre les faiblesses du roi laxiste et les désirs coloniaux occidentaux).


 

Toutefois, le système monarchique fut profondément ébranlé ; de nombreuses révoltes éclatèrent, conduites par des individus se prétendant être RADAMA II lui-même, ayant échappé miraculeusement à son assassinat.


 

Roi traître à son pays, incompétent et influençable, il fut considéré comme le piètre descendant d’une grande lignée de souverains majestueux : il n’est plus que « RADAMA nanjaka-tapany », celui qui n’a « régné qu’à moitié ». 

 

Il fut inhumé à la sauvette dans sa propriété d’Ilafy et son nom fut effacé de la liste officielle des souverains de Madagascar.

 

Toutefois, ayant servi les intérêts coloniaux français, ceux-ci cherchèrent longtemps à le réhabiliter, en faisant de lui le « prince de la renaissance malgache ».




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